🧔🏻‍♂️ Stéphane, l'Asse de Cœur

Stéphane, vétéran du Paléo en fauteuil roulant, partage 35 ans de souvenirs. De l'odeur du premier jour aux défis d'inclusion pour les personnes en situation de handicap, il raconte une passion intacte. Un témoignage sur l'amour de la musique et le droit de toutes et tous à en profiter pleinement.

🧔🏻‍♂️ Stéphane, l'Asse de Cœur
Le Patti Smith Quartet était sur la Grande Scène du festival, le mardi 23 juillet 2024 — © Paléo / Lionel Flusin
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Le soleil de juillet darde ses rayons sur l’Asse en ce premier jour du Paléo Festival. L’air vibre d’une excitation palpable, mélange d’anticipation et de joie des retrouvailles. Les premiers festivaliers et festivalières affluent, leurs yeux brillants d’impatience. C’est dans cette atmosphère électrique que je rencontre Stéphane, 56 ans, véritable pilier du festival.

« Tu sens ça ? », me lance-t-il, humant l’air avec délectation. « C’est l’odeur du début du Paléo. Ça fait… pfff, 35 ou 40 ans que je la connais ? J’ai arrêté de compter. » Son rire chaleureux résonne, contrastant avec la robustesse de son fauteuil roulant, « Brutus », compagnon fidèle depuis 19 ans. Stéphane aborde cette nouvelle édition avec l’enthousiasme d’un gamin le soir de Noël. « Le premier jour, c’est toujours magique », confie-t-il avec un sourire béat. « On découvre les nouveautés, on retrouve les copains, et on a toute une semaine de musique devant nous. C’est ça qui me fait revenir chaque année. »

Alors que nous nous frayons un chemin à travers le site qui s’anime progressivement, Stéphane me raconte les évolutions du festival en matière d’accessibilité. « Ça s’est vachement amélioré au fil des ans », admet-il. « Les toilettes accessibles, par exemple. Avant, c’était la croix et la bannière. T’imagines ? T’étais en haut du terrain, le concert se terminait, et hop, fallait tout redescendre pour les soins, car il n’y en avait qu’une [il y en a maintenant six, ndlr.]. Une vraie galère ! »

Pourtant, malgré ces progrès, Stéphane reste lucide sur les défis qui persistent. Son visage s’assombrit lorsqu’il évoque les plateformes réservées aux personnes en situation de handicap. « C’est bien, mais c’est pas parfait », soupire-t-il. « On ne peut prendre qu’un ami avec nous. Quand t’es avec un groupe, t’as le choix : soit tu te sépares, soit tu te mêles à la foule. Et là, mon gars, c’est l’enfer. » Il marque une pause, ses yeux reflétant une frustration contenue. « T’as des spectateurs qui t’engueulent carrément. Ils te disent que t’as rien à faire là, que tu déranges, que tu dois aller sur la plateforme. Comme si on n’avait pas le droit de profiter du festival comme tout le monde. »

Soudain, les premières notes d’un concert retentissent au loin, perçant à travers le brouhaha de la foule sous le soleil de l’après-midi. Le visage de Stéphane s’illumine. « Patti Smith ! », s’exclame-t-il. « Faut absolument que j’y aille. Cette femme, c’est une légende vivante ! » Alors qu’il s’apprête à partir, Stéphane se tourne une dernière fois vers moi. Son regard, d’habitude rieur, est empreint d’une solennité inhabituelle. « Tu sais, le message que j’aimerais faire passer, c’est simple : nous sommes là, ne nous oubliez pas. On a tous le droit de vivre pleinement le festival. »


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