🧐 La FAQ

Cette fiche aborde les fausses idées et les clichés courants qui entourent le handicap et le validisme. Les stéréotypes et les préjugés ont des racines profondes dans la société et peuvent causer des discriminations.

Qu’est-ce que c’est « le handicap » ?

Selon la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées (CDPH), et le droit suisse sur l’égalité des personnes handicapées (LHand, OHand, OTHand et OETHand), on entend par « personnes handicapées » celles qui présentent des incapacités physiques, mentales, intellectuelles ou sensorielles durables, lesquelles les empêchent, en raison de divers obstacles, de participer pleinement et effectivement à la vie sociale au même titre que les autres membres de la société. Ces inégalités concernent notamment la possibilité d’accomplir les actes de la vie quotidienne, entretenir des contacts sociaux, se déplacer, suivre une formation ou des perfectionnements, ou encore exercer une activité lucrative.

D’où vient le terme « handicap » ? 

Le terme « handicap » est apparu pour la première fois en 1827. Il provient de l'expression anglaise « hand in cap », utilisée lors des courses de chevaux pour équilibrer les chances de succès. Historiquement, il était associé à la maladie et déclaré incurable. En 1980, Philip Wood (1928-2008), épidémiologiste et rhumatologue britannique, a redéfini le handicap comme étant un désavantage pour accomplir un rôle social normal en raison d'une déficience ou d'une incapacité.

Seuls les handicaps visibles sont réels

Non. De nombreux handicaps – la majorité, d’ailleurs ; on les estime à 80% – sont invisibles. Tels que les troubles mentaux, les maladies chroniques et les troubles du spectre de l'autisme. Leur absence de visibilité ne minimise pas leur existence ou leur importance.


✉️ L’infolettre
“Couper l’herbe sous les roues”, c’est son nom. Cette infolettre hebdomadaire, rédigée par le journaliste Malick Reinhard, est publiée tous les mercredis. Elle a pour but de déconstruire les stéréotypes liés au handicap et de promouvoir une vision plus juste et inclusive de la diversité humaine. L’approche de Malick

Les personnes « valides » sont « normales »

Il est réducteur de présenter les personnes « valides » (sans handicap diagnostiqué) comme « normales », par opposition aux personnes handicapées. Cette vision suppose qu'il existerait une norme unique de capacités physiques et cognitives. Or, la diversité fonctionnelle est la règle chez les êtres humains. Il n'y a pas de frontière étanche entre validité et handicap au cours d'une vie. Réduire la « normalité » aux seules personnes sans handicap exclut et stigmatise celles qui ont un handicap. En effet, tout le monde peut-être « en situation de handicap », plus ou moins longuement, en fonction des paramètres et situations rencontrés.

Les personnes en situation de handicap souffrent forcément de leur condition

Une nouvelle fois, non – pas toutes. Il est primordial de réaliser que chaque individu en situation de handicap est unique et expérimente sa situation différemment. Certaines personnes handicapées peuvent ressentir de la souffrance liée à leur état, alors que d'autres s'adaptent et mènent leur vie sans se percevoir comme souffrantes. La souffrance peut être associée à des facteurs tels que la douleur physique, les tourments émotionnels ou les entraves sociales.

Les personnes en situation de handicap sont courageuses

Pas davantage que les autres. Étiqueter systématiquement les individus handicapés comme étant intrépides, ça peut s'avérer limitant et propager un stéréotype. Chaque être humain, qu'il soit en situation de handicap ou pas, affronte des épreuves et des instants ardus à divers points de sa vie. Les personnes handicapées ne sont pas toutes valeureuses uniquement du fait de leur handicap.


🫡 Votre serviteur
À qui se croit en droit, Je m’appelle Malick Reinhard. Tous les mercredis dans votre boîte mail, entre Doctissimo et les codes promo, vous me trouverez en train de déconstruire les clichés liés au handicap avec (auto)dérision et (un peu de) bienveillance. Une infolettre gratuite, certes, mais riche

Les proches des personnes handicapées sont leurs sauveuses et sauveurs

Il est réducteur de présenter les proches aidants comme les « sauveurs» des personnes handicapées. Ces dernières sont avant tout des individus autonomes, capables de mener leur vie. Le rôle des proches est de les accompagner, pas de les « sauver » – comme on peut le faire pour une personne sans handicap. Une telle perception renforce les stéréotypes d'éternels assistés et occulte les capacités réelles des personnes handicapées. Cependant, les proches sont aujourd’hui le pilier majeur de l’autonomie des personnes en situation de handicap.

Pourquoi dit-on « personne en situation de handicap », plutôt que « handicapé » ?

Un slogan militant dit : « Un myope sans lunettes est bien plus handicapé qu’un tétraplégique sur un ordinateur ! » L'expression « personne en situation de handicap » sert à mettre l'accent sur l'interaction entre l'individu et son environnement, plutôt que de se focaliser seulement sur les restrictions ou les déficiences personnelles. Cette approche se calque sur le modèle social du handicap, qui considère que le handicap émane des obstacles sociétaux et environnementaux plutôt que des particularités individuelles. Ainsi, tout le monde peut-être « en situation de handicap », plus ou moins longuement, en fonction des paramètres et situations rencontrés.

Ça veut dire quoi, « le validisme » ?

Le validisme caractérise un système de convictions qui privilégie et valorise les personnes non handicapées (« valides ») par rapport aux individus handicapés (« invalides »). Le validisme s'appuie sur l'idée que les personnes valides sont « normales », tandis que les personnes handicapées sont perçues comme inférieures, dépendantes, malades ou restreintes. Cette discrimination peut se manifester sous diverses formes, allant des stéréotypes et préjugés aux discriminations structurelles et institutionnelles. Le validisme est actuellement une croyance dominante répandue.

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